Un rêveur en quête du Graal: Otto Rahn, le porteur de lumière

     La réédition du livre d'Otto Rahn, La cour de Lucifer, nous permet de redécouvrir le livre culte de cet écrivain allemand qui aimait à dire que Lucifer n'est pas Satan. Car Lucifer signifie "le porteur de lumière" et n'avait rien à voir avec le Malin.
     La cour de Lucifer est constituée par les hommes et les femmes de sang nordique qui, à travers les siècles, ont choisi comme but de leur quête du divin la "montagne du Rassemblement au lointain minuit" et non les monts Sinaï ou de Sion.

Otto Rahn nous invite à les suivre sur les nombreux chemins du Graal, des brumes de Thulé au pog de Montségur.


"Mes ancêtres étaient païens et mes aïeux hérétiques !"
Le début de la quête



      Otto Rahn est né le 18 février 1904 à Michelstadt dans la Hesse. "Tout enfant, je ressentais déjà un profond amour pour ce beau coin de terre". Le jeune Otto restera marqué par les légendes de sa jeunesse passée dans cette région d'Allemagne restée profondément païenne. Ses parents lui font découvrir la forêt de Hainhaus ("la maison du bois") où le dernier prêtre d'Odin de la région rendait la justice. Ils lui montraient la source où Hagen de Tronje aurait assassiné Siegfried. "Je suis venu au monde, écrit-il, dans la cour de Lucifer, dans le rayonnement magique du Graal. Parzival, Siegfried, Odin-Wotan ont été mes parrains". Élève rêveur, il aime à continuer les rêves de la nuit durant les heures de cours.
     Il a dix ans quand éclate la première guerre mondiale qui fut une immense saignée des forces vives des nations européennes. Il habite alors à Bingen, une petite ville sur le Rhin, sur les arrières du font de l'ouest. Il gardera de cette période le souvenir du grondement sourd du canon entendu depuis le clocher de son église. "Je voyais rouler sans fin les trains qui emportaient nos soldats vers le front, ou qui en revenaient, chargés de blessés croyant encore à la guérison".
     Il poursuit ses études et devient bachelier en 1924. Il suit les cours de la faculté de lettres et se spécialise dans l'étude de l'histoire et de la littérature des pays de langue romane. Passionné par l'œuvre de Wolfram von Eschenbach, chevalier et troubadour germanique du XlIème siècle, auteur d'un poème épique, "Parzival", qui inspirera Richard Wagner. Dans un château appelé Montsalvage, le Graal est, depuis sa chute de la couronne de Lucifer, gardé par un roi et ses valeureux chevaliers. Des jeunes femmes sont à son service et seule leur maîtresse peut le porter. Un jeune héros part en quête du Graal: il se nomme Parzival. Il quitte sa mère pour embrasser la carrière chevaleresque. Devenu chevalier de la Table ronde du roi Arthur, il n'aspire plus qu'au plus grand bonheur terrestre. Au château de Montsalvage, il le trouvera en s'approchant du Graal et il en deviendra le roi.

Il consacre sa thèse de doctorat en 1929 "A la recherche du maître Kyot de Wolframvon Eschenbach". Von Eschenbach affirmait que la vrai légende du Graal était venue de Provence en "terres allemandes". Le poète occitan Kyot de Provence lui aurait procuré la matière. Il y avait , en effet, des relations extrêmement suivies entre les minnesänger d'Allemagne et les troubadours d'Occitanie. Ce poète errant serait en réalité un troubadour nommé Guiot de Provins qui fut l'hôte de la cour de Carcassonne au début du XIIème siècle.
Otto Rahn en conclut que le poète aurait chanté les louanges du seigneur Raimond Roger Trencavel (en provençal "tranche bien") sous le nom de Parzival ("transperce en plein cœur").

Le château du Graal évoqué dans "Parzival", le Montsalvage, serait le pog de Montségur.
Mais la légende du Graal remonte bien plus loin dans l'histoire de l'Europe.


     Aux sources des légendes


     Von Eschenbach écrit au sujet du Graal: "Guyot, le maître de haut renom, trouva en écriture païenne enchevêtrée la légende qui atteint la source première des légendes". Otto Rahn en déduit que le Graal est une pierre gravée en écriture pré-runique, qui contiendrait un message destiné à ceux qui, cherchant la justice ailleurs que dans les dix commandements de Moïse, ont compris que Yahvé ne pourrait absolument jamais être leur Dieu ni Jésus de Nazareth leur sauveur. Ce message nous viendrait des profondeurs de notre histoire, du temps où la civilisation nordique de Thulé rayonnait sur l'Europe.
     Les Hyperboréens étaient le peuple élu d'Apollon. Le dieu de la lumière solaire avait résidé dans l'Ultima Thulé au cours de son exil terrestre. Charmé par la piété et la simplicité des habitants, il aurait décidé d'y retourner pendant la période hivernale. Il revenait ensuite au printemps libérer la terre des geôles de l'hiver.
     Jason et les Argonautes s'élancèrent sur les mers vers le Nord pour conquérir la Toison d'or, qui est une des représentations matérielles du Graal. Après bien des péripéties, ils parvinrent à Colchis où, avec l'aide de Médée la magicienne, ils enlevèrent la Toison d'or du chêne sacré aux branches duquel elle était suspendue. Héraclès était l'un de ces vikings helléniques qui incarne la volonté de puissance se dressant contre le Destin et arrivant à le vaincre. Héraclès, après mille souffrances, entra dans le cercle du Graal et devint ainsi un dieu. Les druides qui héritèrent de la sagesse des prêtres de l'Apollon hyperboréen auraient transmis oralement de génération en génération le message du Graal jusqu'à la conquête de la Gaule par César.
     Otto Rahn écrit au sujet des origines du Christianisme dans son livre "Croisade contre le Graal": "Jésus de Nazareth ne venait pas prêcher une nouvelle religion mais simplement accomplir la promesse messianique du peuple d'Israël". Les juifs s'étaient inventés un dieu de justice et de force, qui correspondait aux ambitions conquérantes du peuple hébreu. Jésus ne fut en aucun cas le fondateur de la religion chrétienne qui n'avait guère de points communs avec le messianisme dont il fut le martyr. Les sectes chrétiennes, après la mort du nazaréen, ont alors assuré la survie du Dieu judaïque en le recyclant en dieu idéal pour tous et pour les esclaves en particulier.
     Dans la lutte à mort qui opposa le paganisme et le christianisme en Europe, c'est sur les terres celtes que la résistance païenne fut la plus âpre. Renan écrit sur ce combat entre deux vision du monde: "Je ne connais pas de plus curieux spectacle que celui de cette révolte des mâles sentiments de l'héroïsme contre le sentiment féminin qui coulait à plein bords dans le culte nouveau. Ce qui exaspère, en effet, les vieux représentants de la société celtique, c'est le triomphe exclusif de l'esprit pacifique, ce sont les hommes vêtus de lin et chantant les psaumes, dont la voix est triste, qui prêche le jeûne et ne connaissent plus les héros..." (Essais de morale et de critique)
     Vers l'an 400, devant le triomphe des chrétiens, les païens prennent la direction des forêts protectrices. L'image du Graal sera récupérée et déformée par les chrétiens, en manque d'inspiration sacrée, pour en faire la coupe qui aurait contenu le sang du Christ recueilli par Joseph d'Arimathie durant la Passion. L'Empire romain s'effondre devant la poussée des peuples germaniques. Les Goths, partis de Scandinavie, s'emparent de Rome puis certains s'installent sur les bords de la Garonne (les Ostrogoths rejoindront l'Afrique du Nord). Loin de réduire les vaincus en esclavage, les Wisigoths les intègrent dans la création de leur nouvelle société régénérée. Toulouse devient leur capitale. Du brassage des Celtes, des Romains et des Goths, allaient naître les Occitans, peuple du Graal. Le grand roi wisigoth, Alaric Ier, aurait eu dans son trésor la pierre du Graal qu'il aurait reprise aux Romains pour la confier de nouveau aux druides réfugiés dans les montagnes pyrénéennes.
     Mais l'Église poursuit de sa haine les nobles protecteurs du Graal. Elle s'allie avec l'ambitieux roi des Francs Chlodowig (Clovis) pour détruire les hérétiques. Chose faite dés 507 après la mort du roi Alaric II à la tragique bataille de Vouillé.


     Les Cathares et le Graal
 
 

     Les druides qui, dans les Pyrénées, continuèrent à célébrer leurs rites en l'honneur du Dieu de la lumière, Abellio, reçurent dans leurs refuges des chrétiens hérétiques très influencés par le manichéisme. C'est alors que les druides devinrent les cathares et les bardes celtes des troubadours. Les troubadours établirent les leys d'amors, les lois de l'amour courtois qui s'épanouit dans les cours raffinées des seigneurs occitans. Le premier troubadour aurait reçu les leys d'amors d'un faucon perché sur la branche d'un chêne d'or. Ces lois prescrivent que la Minne (l'amour parfait) doit être pure comme une prière. Mais comme le dit avec malice Otto Rahn, nos troubadours étaient de joyeux drilles.

     Dans les pays romans, bourgeois ou paysan pouvaient accéder à la chevalerie. Ils devaient se montrer braves, loyaux et savants dans l'art de la poésie: "Un homme bien né doit se montrer bon guerrier et amphitryon généreux". Plus un noble possède de vertus, plus il est parfait chevalier. Non nobles de naissance, des bourgeois peuvent néanmoins l'être de sentiment. Mais il est une vertu qui doit être commune à tous: la loyauté. Pour les troubadours aussi, l'honneur rime toujours avec fidélité. Celui, au contraire, qui ne sait rien faire, ne rien dire, rte mérite aucune considération et "n'est point digne de mes vers" pour le troubadour Arnaud de Mareuil. La civilisation romane du début du Moyen-Age avait déjà compris qu'il faut tenter d'aligner le peuple sur l'élite et non de faire descendre celle-ci vers lui.
     Quand on lit sans parti pris les chansons des premiers troubadours, on remarque un double langage. Ils n'appelaient jamais leur Dame par son nom mais chantaient les louanges de la "Dame blonde", de la "Dame au beau visage" ou de la "Lumière du monde". Cette Dame n'était rien d'autre que la symbolisation de l'Église d'amour, c'est à dire l'Église cathare. L'hérésie cathare s'était répandue dans tout l'Occident chrétien. Ils étaient aussi nombreux que "des grains de sable sur la plage" et avaient des partisans dans mille cités comme le rapportent les chroniques de l'Église. On trouve des communautés cathares très influentes en Lombardie et en Allemagne. La religion cathare était à son apogée au milieu du XlIème siècle dans les provinces romanes. Les cathares y étaient appelés albigeois. Chevaliers et gens du peuple voyaient dans les "Bons Hommes" les véritables héritiers de l'Évangile. La dépravation des prêtres catholiques était totale. Avides de richesse, ils détroussaient leur diocèse pour éponger leurs dettes. "Quand un hérétique prêchait le peuple accourait en foule et l'écoutait avec enthousiasme. Mais un prêtre romain prenait-il la parole, qu'on lui demandait ironiquement comment il osait répandre la parole de Dieu...".
     Saint Bernard de Clairvaux a dit un jour des cathares: "II n'y a certainement pas de sermons plus chrétiens que les leurs, et leurs mœurs étaient pures". Otto Rahn écrivit dans "Croisade contre le Graal" : "Le Graal était un symbole hérétique. Il fut maudit par les adorateurs de la croix du Christ et une croisade prit l'offensive contre lui. La "croix" mena une guerre sainte contre le Graal". Le pape Innocent III, le mal nommé, lance un appel à la Croisade en 1207 pour écraser définitivement les cathares et leurs protecteurs. Il livre l'Occitanie en pâture aux barons du Nord et l'âme de son peuple aux inquisiteurs. Les français du nord brûlent de parachever la conquête commencée 700 ans auparavant par Clovis. Le mot d'ordre de la Croisade contre le Graal fut lançé par l'abbé de Cîteaux: "Tuez les tous: Dieu reconnaîtra les siens !" La tempête arriva un demi-siècle plus tard au pied de Montségur après avoir ravager l'Occitanie.

 

"Montsalvage, ô but de notre misère, las, personne ne te
veut consoler !" (Wolfram von Eschenbach)

 

     Montségur était devenu le centre religieux du Catharisme. Le Graal y était gardé par les parfaits et par des chevaliers "faydits", nobles insoumis dont les titres et les terres avaient été confisqués par les barons Francs.
     En 1243, L'Église décida d'anéantir à jamais ce nid d'hérétiques. Il faut décapiter l'hydre, déclara la régente Blanche de Castille, la fanatique mère de Saint-Louis. Au début de l'été de cette année, l'armée des croisés établit son camp sous les murs de la citadelle. Le pog fut encerclé. Il était défendu par une formidable position stratégique et une cinquantaine d'hommes d'armes purent ainsi faire face à la grande armée du Nord. Durant l'hiver 1243-1244, la situation des rebelles devint intenable avec la prise du petit poste qui défendait un angle de la montagne par des montagnards mercenaires. Devant l'inévitable tragédie, le chef de la citadelle négocie une trêve de quinze jours avant la reddition définitive. Les défenseurs auront la vie sauve sauf les hérétiques qui refuseront d'abjurer leur foi. Ils seront alors livrés aux flammes des bûchers.
     De nombreux défenseurs se firent donner le consolamentum, acte qui devait donner à tout fidèle de l'Église cathare une bonne fin et sauver son âme. "Je promets, disait le demandeur à genoux, de me consacrer à Dieu et son Évangile, de ne jamais mentir ni jurer, de n'avoir jamais contact avec une femme, de ne tuer aucun animal, de ne pas manger de viande et de ne vivre que de fruit. Je promets en outre de ne jamais faire route, habiter ou manger sans un de mes frères et, au cas où je tomberais aux mains de nos ennemis ou me trouverais séparé de mon frère, de m'abstenir trois jours durant de toute nourriture. Je promets encore de ne jamais trahir ma foi, quelle que soit la mort dont on me menace".

Au matin du 16 mars 1244, les 225 Bons Hommes et Bonnes Femmes sortirent de leur forteresse pour mourir brûlés sur le champ qui porte depuis le nom de camp de crémats (champ des crémations). Les défenseurs restés dans la citadelle pouvaient voir les flammes dévorer leurs frères.
"La nuit où capitula Montségur, on avait vu un feu s'allumer sur la cime neigeuse du Bidorta. Et non pas le feu d'un bûcher: un feu de joie! Quatre cathares, parmi lesquels trois nous sont connus: Amiel Aicart, Poitevin et Hugues manifestaient aux parfaits de Montségur qui s'apprêtaient à mourir que le Graal était sauvé". Il aurait été caché dans l'une des nombreuses grottes de l'Ariège. C'est pour découvrir cette cachette demeurée secrète durant plus de sept siècles que le jeune écrivain allemand s'installa à son tour au pied de la citadelle.

"Avant d'être brûlé, Pierre Authié déclara que si on le laissait encore prêcher à la foule il la convertirait tout entière à sa foi"

Registre de Jacques Fournier

 

     Le mystère Otto Rahn : un allemand à Montségur


     Otto Rahn débarque à Montségur en 1934, après des recherches à la Bibliothèque nationale de Paris, pour poursuivre sa théorie sur le Graal pyrénéen. Il parcourt les grottes à la recherche de témoignages de la tragique épopée du Graal. "Mes mains ont écarté, pour que le pied ne les écrase pas, les ossements des Purs et des chevaliers tombés dans le combat pour l'Esprit. Il m'arrivait souvent de m'arrêter et de tendre l'oreille, pour écouter si dans la montagne quelque troubadour n'entonnait pas un chant? la chanson de la Minne suprême qui fait des hommes des dieux".
En 1934, il achève, le jour de la Saint Jean, Kreuzzug gegen den Graal (Croisade contre le Graal) où il expose son interprétation nouvelle du mythe du Graal. Ce livre savant, qui se lit comme un roman, ranima en France l'intérêt pour la civilisation romane et fut une prise de conscience pour nombre d'Occitans en quête de racines. Croisade contre le Graal reste un ouvrage mystérieux. Otto Rahn y donne naissance à un mythe européen. On a souvent opposé la Croisade contre le Graal à la Cour de Lucifer. Le premier est un essai savant sans trace d'idéologie d'aucune sorte. Le second paru en 1937, a l'odeur sulfureuse du National-socialisme. L'accusation d'antisémitisme de la Cour ne repose que sur une lecture partisane du livre. Otto Rahn dénonce l'intolérance et les crimes de la religion du désert envers nos ancêtres.



     Parsifal contre Siegfried



     Otto Rahn fut national-socialiste et membre de la SS depuis 1936. Son engagement dans l'Ordre noir doit être pris avec recul. La SS se montra ouverte aux idées nouvelles. Elle accueillit des universitaires et des chercheurs qui n'auraient pu s'accorder avec la conception officielle du parti. Rahn rejoint l'état-major du Reichsführer Heinrich Himmler où il fait partie de la future Ahnenerbe, une société savante, dont l'objectif est de créer un véritable mythe SS fondé sur l'héritage germanique. Tout est mis en oeuvre pour prouver l'existence d'une civilisation germanique millénaire et de valeur supérieure.
"Après plus de mille ans de dictature spirituelle de judéo-christianisme sur l'Europe, nous pensons qu'il faut tout prouver à nouveau !" dira un de ces chercheurs d'origine néerlandaise.
Otto Rahn était sous la protection directe d'Himmler. Ce dernier offrit même un exemplaire relié de la Cour de Lucifer à Hitler. Le Reichsführer SS le considère comme "un arbre à soigner", un des espoirs de la révolution national-socialiste. Mais Otto Rahn se trouva bientôt en contradiction avec le chef de l'Ordre noir. Il refusait l'idéologie guerrière et impérialiste de la SS. Les SS doivent devenir, pour lui, des Parfaits cathares non violents et messagers du Graal païen.
Le 28 février 1939, Otto Rahn demande à démissionner de la SS et prend la direction du Wildekaiser, le mont de l'Empereur sauvage, où il disparaît durant une tempête de neige. Les sauveteurs partis à sa recherche le découvriront mort le 13 mars 1939. "Il avait quelque chose de sacré, la sainteté d'un ermite, d'un sage. Son visage dégageait une grande gentillesse et une grande douceur. Il ne montrait pas de signe d'agonie" rapporte un témoin.
Dans Nouveaux cathares pour Montségur , Saint-Loup nous révèle que des fouilles furent menées dans les gorges de la Frau par des savants allemands de l'Ahnenerbe en juin et novembre 1943 puis, de nouveau, au printemps 1944. Peut-on penser que le Graal fut découvert par l'Ordre noir et mis en sûreté pendant la débâcle du Reich dans un glacier des Alpes par un commando de la Waffen SS comme l'écrivit l'auteur des Hérétiques ?
Comme la divinité gréco-romaine Janus, Otto Rahn a eu, toute sa vie durant, deux visages, deux côtés. Côté face, le "lumineux, c'est le poète, l'amoureux de la culture romane, des légendes européennes, des troubadours, le randonneur. C'est l'auteur de la Croisade contre le Graal. Côté pile, le sombre, c'est le SS (...), c'est l'adepte, dit-on, de sociétés secrètes (polaires, rose-croix), c'est le mystérieux mort de froid, c'est l'auteur de la Cour de Lucifer" comme l'écrit dans son introduction d'Apremont.
"J'emporte avec moi la clé" disait Otto Rahn.

 

Fredéric Canfranc


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